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* En 1933 lors de l'arrivée des nazis, il y avait presque 9 millions de travailleurs employés de moins qu'en 1929, soit les deux cinquièmes des actifs. Le chômage était donc considéré comme un problème essentiel, et Hitler estimait que son éradication était un préalable à toue autre ambition, militaire ou diplomatique. * Contrairement aux attentes des éléments les plus radicaux du parti, Hitler refusa toute réforme profonde des structures économiques. Il poursuivit et élargit le programme de création d'emplois hérité de la république de Weimar. Sous la direction du conservateur Hjalmar Schasht, nommé par Hitler à sa tête de la Reichbank, la Banque Centrale, l'Allemagne réduisit sa dépendance financière envers les marchés internationaux en refusant de payer ses dettes. L système bancaire et le marché des capitaux passèrent sous contrôle de l'Etat, afin d'éviter l'affaiblissement du mark et de ouvrir les vannes du crédit. Surtout, l'Etat entreprit de stimuler la demande par des concessions fiscales et des subventions ( en particulier aux propriétaires de voitures et de maisons) et de relancer l'investissement par des emprunts publics pour la construction et la rénovation des routes, les batiments, les transports et l'armement. La dépense publique passa de 15% du PNB en 1929 à 33% en 1938. Entre 1933 et 1936, l'Etat investit environ 21 milliards de marks
* Les effets furent remarquables. En 1937, l'Allemagne comptait moins de 1 million de chômeurs. En 1935, le PNB dépassa son niveau d'avant l'effondrement. Le niveau de la production industrielle de 1928 fut dépassé en 1936. En 1939, la croissance économique était supérieure de 33% à son plafond des années 20. Cette croissance bénéficia surtout à l'industrie et au bâtiment, les exportations ne décollaient pas,ni le niveau du commerce extérieur, déjà plus bas dans les années 20 qu'en 1913.
* Les consommateurs n'en bénéficièrent pas non plus directement, car, pour éviter l'inflation et encourager des profits élevés, le gouvernement contrôlait les salaires et les prix. La plus part des allemands ne retrouvèrent pas le niveau de vie d'avant la crise de 1929. L'économie allemande ne devint pas proprement parler une économie planifiée comme en URSS, mais plutôt une "économie orientée"(gelenkte Wirtschaft), soumise à une intervention notable de l'Etat. Il y eut bel et bien une reprise économique en Allemagne, mais au prix de l'abandon du libéralisme.
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