L'agriculture




 } De par son idéologie, le mouvement nazi était appelé à préserver la paysannerie. Néanmoins, dans la perspective d'une guerre, il était également vital de contrôler la production alimentaire.

* Aucun autre groupe social n'apporta un soutien aussi massif au parti nazi avant 1933 que la paysannerie. les paysans avaient été séduits par les promesses de protection des prix et de diminution des impôts, par la propagande des racistes et des agrariens qui faisaient de la population rurale la base d'une nation pure et saine. Certaines des promesses furent tenues: entre 1934 et 1938, les paysans obtinrent une réduction d'impôt de 60 millions de marks, et de 280 millions grâce à des taux d'intérêts plus bas. Les prix, qui avaient chuté pendant la crise, se stabilisèrent. Le revenu agricole global passa de 4,2 milliards de marks en 1933 à 5,7 milliards en 1937. Cette amélioration stoppa le déclin de l'agriculture, sans toutefois produire de miracle économique.

La jeunesse de la paysannerie en costume traditionnel au congrès de Nuremberg, en 1935. La propagande défendant " la terre et le sang" rallia la paysannerie à la cause des nazis .

* Le revenu agricole  progressa plus lentement que le revenu industriel et les profits . L'endettement, même s'il revenait moins cher, n'en continua pas moins d'augmenter durant les années 30. Nombre de travailleurs agricoles délaissèrent la campagne pour la ville, où les salaires étaient meilleurs. Il fallut les remplacer, au moment des récoltes, par des groupes de la Jeunesse Hitlériennes ou des recrues du Service du travail.

* L'agriculture faisait elle aussi l'objet d'une réglementation stricte. Le marché et les prix étaient contrôlés par l'Etat, qui encouragea la rationalisation et la professionnalisation du métier, au grand dam des paysans. La loi sur le caractère héréditaire de la propriété agricole du 15 mai 1933 en inquiéta beaucoup. Elle concernait toutes les fermes de 7,5 à 125 hectares et fut appliquée en Prusse avant d'être étendue à l'ensemble de l'Allemagne, en septembre 1933. Elle permettait de préserver la ferme traditionnelle, qu'on ne pouvait ni vendre ni hypothéquer, et qui devait être transmise à un seul héritier. Les paysans se retrouvèrent liés à leur ferme. Des tribunaux spéciaux furent créés, afin de trancher les cas litigieux. A peut prêt de 35% environs des fermes allemandes furent classées "propriétés paysanne héréditaires", et leurs propriétaires étaient seuls autorisés à se désigner par le nom traditionnel de Bauer (paysan).

* La nouvelle législation eut pour effet de décourager une réforme plus globale des techniques agricole. L'agriculture allemande resta intensive et à petite échelle. La production progressa d'abord lentement, puis un peu plus vite vers la fin des années 30, en raison du Plan Quadriennal d'aotosuffisance en vue de la guerre. En 1939, sauf pour les matières grasses, l'Allemagne était proche de l'autosuffisance alimentaire. Pendant la guerre, la production national déclina, et il fallut importer des matières grasses et des céréales des pays alliés ou occupés. Mais il y eut pas de pénurie alimentaire à proprement parler, car la production agricole était beaucoup plus étroitement surveillée qu'en 1914-1918.

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