Construire une Allemagne nouvelle.




 } Hitler utilisa l'architecture pour assurer la pérennité du nouveau Reich et de ses valeurs, et comme symbole de son pouvoir.

* Durant les années qu'il passa au pouvoir, l'architecture fut l'un des grands plaisirs de Hitler. Pendant ses derniers jours, dans son bunker de Berlin, il se distrayait en contemplant sa collection de plans et de maquettes. En 1933, il s'imaginait être l'architecte, au sens littéral, de la Nouvelle Allemagne. Son modèle était la Rome antique, don't il admirait particulièrement les routes et les bâtiments publics de l'époque impériale.

* Une fois au pouvoir, Hitler chercha des architectes partageant son obsession d'une Allemagne nouvelle. Le premier ouvrage fut dirigé par Paul von Troost, puis en 1936 Hitler demanda au jeune architecte Albert Speer, qui avait dessiné la nouvelle chancellerie en 1934, de diriger la construction de Berlin. Speer devait aussi remodeler le bastion du parti nazi, Nuremberg, avec son stade géant destiné à accueillir 250000 personnes, et construire une résidence olympique, car Hitler estimait  qu'après la guerre l'Allemagne  serait le seul pays qui accueillerait les Jeux. En Autriche, la ville de Linz, où il avait fait ses études, devait devenir une immense métropole, avec un nouveau centre industriel et des bâtiments municipaux. Tout était conçu à une échelle colossale, car ses bâtiments néoclassiques devaient inspirer un sentiment de crainte devant le pouvoir qui les avait érigés.

 

* Les nouvelles villes devaient être reliées par des autoroutes. S'inspirant d'expérimentations effectuées avant 1933, Hitler engagea en 1934 la construction d'un réseau routier sous la direction de l'ingénieur Fritz Todt. Long de 14000 kilomètres, ce réseau devait être conçu comme monument à la gloire des conceptions  esthétiques du Führer. En 1939, 3077 kilomètres seulement avaient été achevés, la plus part sur la "route du parti" entre Berlin, Nuremberg et Linz. Les routes devaient, conformément à l'ambition de Hitler, achever la motorisation de l'Allemagne, qui avait été plus lente que celle des autres Etats. Cette vision d'une "motorisation de masse" devait se réaliser avec la Volkswaggen, la voiture du peuple". Dessinée par Ferdinand Porsche, un ingénieur autrichien, cette voiture devait être produite au rythme de 1,5 million par an dans le nouveau complexe de Wolfsburg. Le projet fut pris en charge par le Front du Travail dans le cadre des campagnes de l'organisation la Force par la Joie.

* Les travailleurs devaient payer leur véhicule par prélèvements hebdomadaires sur leur salaire. Mais la guerre survint avant que ce projet ne commence à se réaliser. A ce moment, Wolfsgurg était pratiquement bâti, et juste à côté, à Salzgitter, on avait prévu la construction d'un vaste complexe industriel destiné à devenir le centre de Hermann-Göring-Stadt, autre ville née du boom économique. Wolfsburg et Salzgitter étaient les premières réalisations d'un programme plus large qui prévoyait de déplacer la puissance industrielle de la Ruhr vers le centre et l'est de l'Allemagne. Là devait être implanté le secteur industriel de l'Ordre nouveau européen.

  

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