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* Le régime nazi exerçait deux formes de répression sur des adversaires politiques et ses opposants de l'intérieur. La première passait par les canaux étatiques, la seconde était l'oeuvre des institutions du parti nazi, les SS de Himmler, ainsi que des Services de sécurité (SD). * Le décret dit "des pleins pouvoirs" de février 1933, promulgué à la suite de l'incendit du Reichstag, se révéla un instrument de répression efficace; il permettait notamment à la police de placer toute personne jugée politiquement douteuse en "détention préventive". Le même moir, pour anéantir toute résistance politique, Göring organisa une nouvelle police secrète, officialisée sous le nom de Gestapo le 26 avril 1933. Des forces semblables furent constituées dans d'autres Etats régionaux, et peu à peu centralisées par Himmler et son adjiont, Reinhard Heydrich. Le 17 juin 1936, Himmler fut nommé chef de la police allemande, avec des pouvoirs extraordinaires sur l'ensemble de la population. En septembre 1939, le système fut complété par le Reichssicherheitshautptamt (RSHA), l'office central de la sécurité nationale, qui chapeautait tout l'appareil de sécurité de l'Etat et du parti. La répression politique entraîna l'incarcération d'une vaste population dans les camps de concentration, créés dès 1933. * Entre 1933 et 1939, environ 225000 allemands furent emprisonnés pour "délit politiques" - définis comme tels par le régime. En 1939, 162000 autres personnes se trouvaient en " détention préventive" sans qu'il y ait eu procès. Les peines allaent de quelques semaines à perpétuité. Les personnes arrêtées par la Gestapo étaient très souvent dénoncées par des collègues, des voisins, des parents ou aussi parfois tout simplement victimes de malveillance. La Gestapo se trouva débordée par cette avalanche de cas. A leur apogéen les services de sécurité allemands occupaient 50648 personnes, pour 90 million d'habitants. La répression s'appuyait largement sur "l'autosurveillance", et sur le conformisme. * La résistance politique survécut dans les régions urbaines à forte tradition socialiste, mais mais elle devint prtiquement invisible quand les risques de trahison et de terreur policière s'accentuèrent. Les rapports de l'aile de la social-démocrate qui travaillait dans l'émigration, d'abord à Prague, puis à Londres, montrent qu'à l'insoumission général des ouvriers succéda une longue période de démoralisation et de passivité. L'opposition intérieure se manifesta de moins en par une activité collective, mais plutôt à travers des actes individuels.
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