Vers le pouvoir, en toute légalité.




         } Malgré ses prises de position publiques contre le régime parlementaire, Hitler désirait que le parti national-socialiste (N.S.D.A.P) accède au pouvoir par les urnes.

 

* Lors des élections législatives du 20 mai 1928, les nazis virent déçus leurs espoirs d'une percée. En 1924, ils obtenaient 100.000 voix en moins; dans les régions où le N.S.D.A.P avait concentré ses efforts, les résultats étaient insignifiants: 1,4% à Berlin, 2,6% à Hambourg, 1,3% dans la Ruhr. Le parti nazi n'était qu'un petit parti parmi d'autres, seulement 12 députés, et qui ne distinguait que par son nationalisme outrancier. Pour accéder au pouvoir légalement, pour Hitler les tentatives semblaient donc avoir échoué en 1928. Ses seules avancées étaient représentées par le soutient d'un certains nombre de régions du centre et du nord, à prédominance rurale, où le parti n'avait pas particulièrement concentré ses efforts. C'est alors que le parti nazis prirent conscience de ce qu'est leur véritable base, et au cours des quatres années suivantes, ils travaillèrent à gagner la sympathie des masses conservatrices, des paysans, des artisans, des petits hommes d'affaires, des officiers- qui tous rejetaient le marxisme et se sentaient étrangers à la démocratie moderne et urbaine.

* Walter Darré, responsible des problèmes ruraux en 1930, implanta des cellules nazis dans toutes les régions agricoles, à grand renfort de propagande. Dans le nord et le centre en majorité protestants, les nazis bénéficièrent du vote de protestation des ruraux. Ils représentaient une menace électorale autrement plus importante, avec 103 sièges, aux élections de septembre 1930.

* L'ascension des nazis fut certes portée par la crise, mais elle était aussi le résultat d'une intense campagne d'organisation, de collecte de fonds et de propagande. Les chefs du parti s'adressaient aux organisations nationales de paysans, des travailleurs du tertiaire, aux artisans, pour gagner leur soutien. Les élections de juillet 1932 confirment cette tendance: la N.S.D.A.P devient le premier parti politique de l'Allemagne avec 37,4% des voix, succès dû pour une part à l'effondrement du parti populaire national-allemand (D.N.V.P, Deutschnationa Volkspartei), du parti populiste allemand (D.V.P, Deutsch Volkspartei) et libéraux du parti démocrate (D.D.P, Deutsch Démokratische Partei; le parti national-socialiste grandit sur les ruines des partis bourgeoi traditionels, à l'exception du Zentrum (Centre Catholique). Les élections suivantes, en novembre 1932, virent un léger recul des voix. Mais on ne pouvait plus ignorer le parti nazi, devenu le plus important de l'Allemagne. Les puissants magnats de l'industrie font du reste pression sur le président Hindenburg, qui ne peut rester sourd à telles sollicitations. Ils lui demandent de confier à Hitler la responsabilité du gouvernement: ainsi sera consacré le "mouvement national", seul capable, par élimination des conflits sociaux, de permettre la reprise économie allemande. Tel est le sens de la pétition du 19 novembre 1932.

 

 

 

 

 

 

 

 

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