|
} Après avoir muselé les oppositions et épuré ses propres rangs en liquidant les S.A, le parti nation-socialiste, fort du soutien de la droite traditionnelle, procède au démantèlement de la structure fédérale allemande pour concentrer le pouvoir dans les mains du FUHRER. *Quand Hitler parvint au pourvoir, beaucoup, dans le parti nazi, s'attendaient à une révolution. On leur avait promis une nouvelle Allemagne. Le nouveau chancelier dirigeait une coalition gouvernementale composée de majorité de conservateurs traditionnels, alors la situation était très précaire pour Hitler. Seuls deux ministres appartenaient au parti nazi: Wilhelm Frick, à l'intérieur, et Hermann Göring, sans portefeuille. Hitler avait besoin du soutien des autres partis pour gagner la majorité au Reichstag.
*Dans le but d'affermir sa position, il organisa de nouvelles élections, le 5 mars 1933. Le parti nazi remporta 43,9% des suffrages obtenant pour la première fois le soutien massif des populations catholiques du sud. Mais la majorité était courte. Le 23mars, il présenta au Reichstag une loi lui conférant exceptionnellement les pleins pouvoirs. Grâce aux députés du Zentrum et aux soutiens de l'église catholique, la loi fut adoptée. Ainsi libéré des contraintes du systèmes parlementaire, il pouvait instaurer sa dictature.
*Au sein du N.S.D.A.P, il n'y avait pas d'accord sur ce que devrait être un Etat nazi. Mais les obsessions idéologiques des nazis - renouveau moral et national, guerre contre le marxisme et les ennemis de l'Allemagne, fin des conflits de classe et des partis politiques-étaient suffisamment claires.
* Le processus dit de "mise au pas" commença dès 1933. Les membres du parti et les S.A engagèrent des actions informelles et violentes, intimidant ou assassinant les opposants, forçant les milieux d'affaires et les institutions à accepter l'ordre nazi. Muni des peins pouvoirs, il put procéder à une "mise au pas" plus systématique, malgré le mécontentement suscité par cette vague de violence, Hitler la laissa durer jusqu'à l'été. Le parti communiste, accusé par Hitler d'avoir fomenté l'incendie du Reichstag, la nuit du 27 février 1933. L'incendie donne prétexte à la publication d'un premier décret émanant du président du Reich, visant à limiter sérieusement les droits civils et politiques et à rétablir la peine de mort pour toute une série de crimes contre la sûreté de l'Etat. Les partis de droite appartenant à la coalition gouvernementale s'étaient dissous d'eux-mêmes, certains de leurs membres rejoignant le parti nazi. Le Centre, soucieux de protéger les intérêts des catholiques et partagé quand à l'attitude à adopter face à Hitler, survécut jusqu'au 5 juillet, date à laquelle il décida de ce dissoudre.
* Le 14 juillet 1933, une loi interdisant la formation des partis fut promulguée: << l'Allemagne devint un Etat à parti unique>>. Le même jour, une loi faisait du référendum l'unique mode de consultation populaire. Lors du premier, le 12 novembre 1933, 89,9%des votants approuvèrent la sortie de l'Allemagne de la Société des Nations. Les suivants, en 1934 et en 1938, assurèrent le même soutien au régime. La "mise au pas" de la société allemande se poursuivit, n'épargnant aucune institution. Le 8 juin 1933 avec l'église catholique, à Rome, préservait la qualité de la religion d'Etat du catholicisme, mais lui interdisait toute initiative politique. Des mouvements de jeunes aux chorales, les nazis placèrent, autant que possible, toute la sphère sociale et associative sous leur contrôle. L'appareil du parti agissait comme un Etat de l'ombre, brimant et poursuivant tout individu ou association déclarés hostiles aux intérêts des nazis. En cas de résistance, on s'attaquait aux personnes, à leurs biens ou, le plus souvent, on les arrêtait pour les envoyer dans les camps destinés aux opposants politiques mis en place dès 1933. A partir de la même année, la "nazification" de tous les secteurs de la vie sociale aida à créer l'illusion d'un consensus populaire, là même, où le soutien à Hitler avait été plus que tiède avant 1933.
*Les militants nazis pouvaient bel et bien penser qu'une sorte de révolution avait eu lieu en 1933. Mais Hitler se trouvait entre un courant extrémiste (en particulier dans la s.a, sous la direction d'Ernst Röhm), qui en appelait à un bouleversement plus profond de la société allemande, et un courant conservateur dominé par l'armée, les cercles diplomatiques et économiques, désireux d'éviter une révolution plus fondamentale. Finalement, Hitler choisit le camp de ses alliés conservateurs, en partie par crainte de perdre sa position de chancelier et de chef du parti, voire de devenir inutile. vers la fin du mois de juin 1934, lors d'une réunion des S.A à Munich, la garde S.S de Hitler, équipée par l'armée régulière, assina Röhm et autres dignitaires nazis favorables à la gauche du parti, ainsi que des membres de l'opposition. * En supprimant la menace révolutionnaire, Hitler se gagna le soutien de l'armée et d'autres éléments conservateurs. Apartir d'août 1934, suite au décès du président Hindenburg, le 2, il cumula les fonctions de chancelier et de président, et les militaires durent lui jurer fidélité: " A toi, Adolf Hitler, Führer et chancelier du Reich allemand, je jure fidélité et courage. A toi, et aux chefs, par toi désignés, je jure obéissance et quoi que tu ordonneras , Führer nous l'accomplirons jusque dans la mort. Ainsi m'aide Dieu (serment S.S).
* En septembre , il confia le ministère de l'Economie au banquier conservateur Hjalmar Schacht, signifiant ainsi clairement qu'il ne voulait pas une révision complète du système économique. Depuis 1933, les hommes d'affaires se demandaient dans quelle mesure la réthorique anticapitaliste du parti nazi pourrait nuire à leurs intérêts, mais Hitler avait de l'économie une vision essentiellement pragmatique. Il lui fallait redresser celle-ci pour stabiliser la société et mettre fin au chômage. Il encouragea les économistes orthodoxes à redonner confiance aux milieux d'affaires, y compris en recrutant, en 1933, des conservateurs tels que Schacht ou Gustav Krupp, propriétaire d'un des plus grands groupes de sidérurgie et de métallurgie et dirigeant de l'Union des industriels allemands. * La loi du 16 janvier 1934 sur l'organisation nationale du travail, qui imposait un strict encadrement des salaires et suppression des négociations collectives, mit fin aux conflits entre patrons et ouvriers qui avait agité la république. La lune de miel avec les conservateurs dura deux ans à peine. Une fois Röhm éliminé, Hitler put mieux contrôler le rythme des changements, mais on n'observa aucune pause dans le processus de "mise au pas". Les Länder- les Etats généraux-, qui avaient joui jusque-là d'une relative autonomie politique, possédant leurs propres organes législatifs et administratifs, furent placés par la loi du 30 janvier 1934 pour la reconstruction de l'allemagne sous le contrôle direct du gouvernement.
Le système judiciaire allemande fut unifié en avril 1935; la direction de la police et des services de sécurité fut confiée à Himmler en juin 1936. Quand au lien entre les plus hautes structures régionales strictement propres au parti, c'est-à-dire le district, ou Gau, dirigé par un Gauleiter, et la nouvelle administration centrale de l'Etat, il ne fut jamais bien défini. Les relations entre le N.S.D.A.P et l'Etat demeurèrent une source de friction permanente durant tout le IIIéme Reich.
* En 1937-1938, Hitler commença à se détacher des conservateurs. Sa décision de faire fonctionner l'économie allemande en autarcie à l'automne1936 et d'accélérer le réarment, mécontenta les miltaires et les milieux d'affaires. Quand il révéla en novembre 1937 qu'il s'apprêtait à provoquer, dans un avenir proche, de petits conflits armés, il s'aliéna une partie des diplomates et des militaires, qui préféraient ne couriraucun risque. Ce fut Hermann Göring, l'un de ses proches, qui se vit confier le réarmement et le développement de l'économie. Schacht dut démissionner en novembre de la même année; un scandale lié à la vie privée du ministre de la guerre, Blomberg, fut monté en épingle, de façon à pouvoir limoger ce dernier; le ministre des affaires étrangères, Von Neurath, se vit supplanté par le responsible des affaires étrangères du parti, joachim von Ribbentrop. seul conservateur à garder les faveurs de hitler, le falot ministre des finances, le comte Schwerin von Krosigk, garda son poste tout au long des douzes années que dura le règne des nazis. De 1936 à 1938, des remaniements politiques ouvraient sur une transformation plus fondamentals du régime. Le contrôle de l'etat sur l'économie fut renforcé dans tous les domaines, si bien qu'en 1939 les hommes d'affaires allemands n'avaient plus guère d'indépendance. Les S.S, avaient désormais le monopole de la sécurité dans toute l'Allemagne, devinrent une puissance déterminante. Hitler créa en février 1938 un commandement suprême de l'armée, O.K.W, qui plaçait entièrement les militaires sous sa domination, sauf dans les domaines où leurs connaissances techniques leurs laissaient une marge de manoeuvre. Hitler fit prendre à la dictature un tour bien plus personnalisé vers la fin des années 30: dédaignant les commissions de travail, il fabriua un"mythe du Führer" qui glorifiait son inffaillibilité et ses compétences, lui conférant l'image d''un véritable héros national, sans lien avec son parti. Sa popularité, pour autant qu'on puisse en juger dans un tel système, fut à son sommet dans les années 1938-1940. Le consensus autour des nazis remplaça la coalition des conservateurs et des nationalistes de 1933.
* Il y avait ceux qui ne se réconcilièrent jamais avec le mouvement, mais n'eurent pas le courage ou l'occasion de s'y opposer. Ils entrèrent dans ce que l'on appelé "l''émigration intérieur", acquiesçant du bout des lèvres au régime tout en le rejetant au fond d'eux-mêmes. Il demeura cependant des gents pre^ts à risquer gros pour construire une oppositions et qui diffusaient clandestinement des tracts politiques ou tenaient des réunions secrètes. D'autres aspects de ce rejet du nazisme ne relevaient guère de l'opposition politique, même si le régime le considérait ainsi, mais plutôt d'un mécontentement populaire naturel vis-à-vis de certains traits de la politique nazie. La décision de retirer les crucifix des écoles souleva des protestations en Bavière, et la hiérarchie ecclasiastique condamna le programme dit "d'euthanasie"élaboré en 1939, qui physiquement diminuées. Il était risqué d'appartenir à l'opposition. Mais vers la fin des années 30, cette opposition était insignifiante. de toute sa volonté elle survécut, de manière surprenante, parmi les officiers supérieurs de l'entourage de hitler, qui progetèrent un coup d'Etat en 1938, puis en 1939, mais hésitèrent à passer à l'action en raison de la popularité de leur Führer. La persécution des Juifs ne provoqua guère d'hostilité. Le racisme prôné par le N.S.D.A.P se manifesta dés 1933 par la violences antisémites, avant de devenir l'un des traits essentiels du régime. Se fondant sur une pseudo-scienceraciste, les nazis engagèrent une politique "d'hygiène raciale" visant à développer une pure race allemande.
*Les Juifs , désignés comme la plus grande menace pour la survie de l'allemand, furent les premiers victimes de la discrimination officielle. Leurs biens étaient confisqués, on leurs suspendis les traitements et pensions, le travail leurs étaient interdis et ils furent interdis le professionnalisme libéral (dentiste, juge, avocat, etc...). Des centaines de milliers de Juifs allemands émigrèrent en laissant leurs biens en Allemagne. Hitler voyait dans le IIIéme Reich le salut du sang allemand et de sa culture . La "révolutio" national-socialiste, en 1933, fut une révolution don't se réclamait dorénavant l'Allemagne, et non une révolution sociale.
|